Moment 4 Life
Posted on February 1, 2011 by admin
Après avoir écrit cet épic post sur le date qui a généré des dizaines de commentaires, écouté mes amies et leurs histoires improbables, regardé plein de comédies romantiques hollywoodiennes, et expérimenté le tout, j’ai pu prendre des notes sur le sujet. Deux ans que j’vis à New York. Vu que le simple fait d’aller boire un café avec un gars c’est considéré comme un date ; j’en ai eu des dates. En plus ici, tu te fais aborder qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il neige. Les compliments deviennent tellement courants qu’ils ne flattent plus. Et les hommes qui les font ont quasi tous un passé douteux ambiance Secret Story. Sous un visage d’ange se cache un dealer, un polygame, un mytho, un escroc, un homme marié… Non mais sérieux c’est quoi cette malédiction qui touche New York et qui donne tant de mal à aimer ?
Être une célibataire à New York, ça semblait rimer avec paradis à mon arrivée. J’étais persuadée qu’en quelques semaines j’allais trouver un mec tout droit sorti d’un film afro-américain, qu’on allait aller à des concerts, qu’il craquerait pour mon accent français et que TADAAAM : on découvrirait l’Amérique à deux en se donnant la main. Parce que tout seul c’est bien. Mais à deux c’est mieux (et ça rime). En 2009, je ne me doutais pas que je me mettais le doigt dans l’œil. Mesdames, je connais votre peine et je sais qu’en France c’est pas évident. Mais alors ici, c’est mission impossible. En fait, pour vous dire à quel point c’est triste, je ne connais qu’un seul couple qui s’est rencontré à New York (Lolo, I see you !). Et c’est des Français. Tous les autres se sont rencontrés avant ou bien sont en mode date perpétuel à savoir : Je fais ma vie, tu fais ta vie, mais on nique. Pas tout à fait la définition d’une relation idéale, mais c’est un peu ce qui se passe dans ce cercle vicieux new-yorkais. Si tu ne veux pas t’adapter, au celibat’ tu te condamnes. Mais si tu veux tenter de te fondre dans la masse, il faut mettre ton cœur de côté et suivre les règles du « catch me if you can ». Berk. J’ai l’impression que ces règles ont été faites pour maintenir la ville en état d’ébullition… Les couples, ça fait pas de bulles. Pire, ça fait pas tourner l’économie. Par contre les célibataires, oui ! Un package date comprend ‘Coffee, diner, movies, drinks, taxi’ pour monsieur. ‘New dress, wax, nails, make up, chewing gum’ pour madame… Montant total pour un date ? Ça peut aller facile à 250 dollars chacun. Pour un SEUL rencart…
Et une fois que tu es assise devant ton date, la question c’est : Mais qui va mettre une carotte à l’autre ? Il ne faut pas lui montrer trop d’intérêt, attendre qu’il te contacte, te montrer indisponible même si tu l’es pas et faire ta mijorée-chipoteuse-détachée au risque de voir l’autre avoir peur et prendre la fuite. Il ne faut pas non plus se projeter dans l’avenir, montrer de la tendresse en public, demander des comptes et surtout, il ne faut pas aspirer à être la seule femme à partager sa vie, parce que bon, « c’est New York cocotte, y’a d’autres filles sur le coup là et je ne veux pas m’engager ». Cet argument anti-engagement, c’est comme un disque rayé en repeat. Les mecs qui vivent à New York veulent rester d’éternels célibataires… Pendant ce temps-là, les femmes veulent trouver l’homme de leur vie parce que merde, nos premières rides apparaissent. Résultat on n’est pas sur la même longueur d’ondes. Et puis à un moment tu te demandes, mais où est la spontanéité, la passion, l’envie ? Nul part. Bienvenu dans le monde du formaté-stéréotypé-joué-d’avance. Un peu comme tout en fait ici. Les Cainris sont super forts pour donner aux choses un aspect attrayant et pousser à la consommation. Tout est présenté sous un bel angle. Les défauts et les effets secondaires sont écrits en mini, là, près de l’astérisque. Bah voilà, applique ça aux aliments, aux téléphones, aux chaussures et aux hommes. Et tu auras compris l’état d’esprit américain. À première vue tu te dis « Trop beau pour être vrai ? » Bah en fait oui. C’est trop beau et c’est pas vrai. Donc reste sur ton intuition et pars. Ou joue. Au choix. Mais ce mec qui te fait de l’œil là, bien sous tous les abords ne vaut pas mieux que ton ex du collège. Oui celui qui a passé son adolescence en foyer de délinquants et qui est aujourd’hui père de 8 enfants. Avec 8 femmes différentes. Pareil pour ton voisin en chemise hawaïenne, le chanteur du resto français, l’entraîneur de la salle de sport, le caissier de Target, le serveur du S.O.B’s. Ils sont cute, veulent te payer un verre et font semblant de s’intéresser à toi. Bah enjoy leur compagnie. Mais n’en attends pas plus. Miser sur un New-Yorkais, ce serait comme croire que Toys Story 3 va gagner aux Oscars. C’est mignon. Mais tellement naïf.
Mes parents viennent de fêter 30 ans de mariage. À mon âge, ma mère me donnait naissance. Mes amis autour de moi se marient et font des bébés. Alors j’ai l’impression d’être à la ramasse d’espérer rencontrer mister Big. Après 2 ans de vie dans Secret Story City, je suis un peu blasée. Pas compliqué d’avoir un rencart. Mais pourquoi faire ? Ils jouent tous un jeu de rôle. Pour arriver à leurs fins, ils te font la fameuse danse des canards qui en sortant de la marre se secouent le bas des reins et font coin coin. Mais dans le fond, que ce soit toi ou une autre, ils s’en foutent pas mal du moment qu’ils peuvent pecho dans les deux semaines qui suivent (voire deux minutes pour certains chiens de la casse). Alors naïve, fleur bleue, romantique, s’abstenir…au risque de se brûler les ailes. Et si t’es en plein dans une big love story cainri, profite, mais sorry, dans quelques temps, tu vas comprendre le revers de la dating-médaille. Il est marié, il a 15 meufs, ou il est gay. Et cette bienséance bidon pleine de règles bullshit qui sont sensés t’accompagner tout au long de l’amour n’ont pas de sens. Mais elles font tourner New York. Alors, les respecter ? En imposer d’autres ? Dater des Européens ? J’sais pas… Mieux vaut rencontrer un chéri ailleurs qu’à New York. So Miami, Chicago, Los Angeles, Atlanta… attendez-vous à voir débarquer des Frenchy !
PS, c’est en regardant ce clip de Nicki Minaj que j’ai eu envie de partager ces pensées avec vous…
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