Subway – all day every day
Posted on August 8, 2010 by admin
Jeudi soir. Pour une fois, je sors pendant la semaine. Rendez-vous à Williamsburg à Brooklyn pour voir ?uestlove mixer. Il y est tous les jeudis de juin et juillet. Et faut le dire, c’est l’un des meilleurs. Il a l’art et la manière de mettre l’ambiance et de nous ramener back in the days avec des sons sur lesquels dès l’intro, on crie de joie. Mais pour voir ?uest’, encore faut-il s’y rendre. J’ai toujours un peu d’angoisse avant de prendre le G train, l’un des rares métros qui va à Williamsburg. Parce qu’il vient toutes les 20 minutes. Et que la station, elle dégoutte. On y alterne les chauds/froids, l’infrastructure laisse à désirer, les rats y ont élu territoire… J’arrive sur le quai. Vu le désespoir dans les yeux des gens, je comprends qu’ils attendent là depuis longtemps. Et puis aujourd’hui j’ai pas pris de livre ou magazine à lire, ça rentrait pas dans mon petit sac de pétasse où y’a de la place que pour mon téléphone, ma CB et ma carte d’identité. Au lieu de me tourner les pouces, j’en profite pour sortir mon Blackberry et vous y raconter la vie dans le métro là…en direct du métro. Bah ouais, pourquoi pas ? Je puise mon inspiration dans les bas-fonds de la ville !
On a tous les yeux rivés vers ce tunnel noir, le cœur à cran, regardant notre montre et notre téléphone. Mais oui, le temps passe, et non, toujours pas de réseau. On attend de voir de la lumière au bout de ce souterrain, de se rassurer, on n’aura que 20 minutes de retard mais pas plus. Certains quittent le quai. Je les imagine sauter dans un taxi en sortant de là. D’autres divaguent, font les 100 pas. Mais y’a rien à regarder dans cette foutue station, si ce n’est les détritus dans la rame, les pubs ‘Absolute Brooklyn, édition limitée’ de Spike Lee, ou bien les affiches de liquidation de maisons à bas prix. Ah et puis y’a ce plafond qui s’écaille et cette eau qui goutte. De l’eau ? Mais il fait 40 degrés depuis 2 mois. Comment ça le pays n’est pas asséché encore ? Vient un moment ou on demande si c’est normal cette attente. 30 minutes maintenant. Fuck. Peux prévenir personne. Ah, de la lumière. Oui, le métro arrive. J’ai envie de lui jeter des cailloux, mais j’ai pas le temps. Les portes s’ouvrent. Enfin de l’air frais.
Rentrer dans une rame c’est toujours une nouvelle aventure. D’abord, il faut esquiver le mec qui te holla. Surtout à cette heure-ci. Disons que croiser le regard des hood boys n’est pas conseillé, après ils s’imaginent qu’ils ont une touche avec la petite frenchy là. NO WAY ! Alors si ça a des Air Force One, j’détourne les yeux direct. Sinon j’aime bien regarder le style des gens. Ça me fait réaliser que personne me ressemble. J’sais pas si c’est bien. P’t’être que j’suis pas du tout à la mode en fait et qu’il se dise que je ressemble à une grosse touriste, un peu comme quand on voit des étudiantes allemandes déambuler dans Paris en Birkenstock et chaussettes avec l’assurance d’une Walkyrie. Bon sauf qu’à New York y’a tous les styles, au point que la différence se fond dans la masse.
Finalement, après 6 stations, une esquivation rotative de dragouillage et une tentative d’écoute de conversation entre deux hypsters aux cheveux gras, me voilà presque arrivée à mon point de rendez-vous tant attendu. Je danserai sur les sons de ?uest’ dans quelques minutes. Mais pendant que j’y pense en parlant de métro, y’a un blog qui est rigolo, un jour j’ai eu des liens entrants venant de cette adresse, j’sais pas trop pourquoi. C’est une madame qui prend la photo de son voisin dans le métro. L’idée est chouette et y’a de belles surprises ! Moi si je le faisais à New York, j’prendrais que les beaux gosses en photos pour faire rêver mes lectrices sur leurs potentiels futurs maris du coin. Enfin bon. Les portes s’ouvrent. Me voilà à Williamsburg. J’ai 30 minutes de retard mais un article dans la boîte.
P.S: Je connais de jolies histoires d’amour qui ont commencé dans le métro donc moi je suis une blasée qui fait plus gaffe, mais vous les cocottes, si vous passez dans le coin, gardez les yeux ouverts !
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